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 Quelques ordures, quelques méandres. [corbeille]

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Sharon
VeilleurPersonnage ayant une petite renommée dans l'univers
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Sharon


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Votre personnage.
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Amour(s): TYLER DURDEN;
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MessageSujet: Quelques ordures, quelques méandres. [corbeille]   Quelques ordures, quelques méandres. [corbeille] Icon_minitimeDim 26 Avr - 16:53

Elle ? Ouais elle.

La pluie fine a mouillé toutes choses, très doucement et dans un silence profond. Le monstre au sanglot continu, crache son chagrin tombant obliquement sur cette rue mouillée; ce cordon ombilical qui reliait l'individu à la société. Lugubre et mélodieux. Pavés dépravés, cieux troués. Ses clapotements réguliers rythmaient ses pensées maladroites. Le fracas qui l'accompagnait résonnait d'un immeuble à l'autre, jusqu'à ce perdre au dessus de l'imposante ville. La pénombre omniprésente lui conférait une profondeur d'abysse marin malgré les halos et luminescences éphémères des bâtiments omnipotents. L'eau gicla, éclata, déchira l'atmosphère morne. Éclat d'un instant. Le parfums, les couleurs et les sons se répondent dans cet Éden brumeux, troublant. L'air l'étouffait, la terre l'enfonçait, l'eau l'isolait. Alors, elle aspirait à plein poumons l'affreuse humidité des lances funèbres de l'averse. Le fond de l'air est frais. Sa surface aussi. Et il soufflait ce vent, vaste comme le monde. Qu'on voit aller, venir, passer. Une confusion hivernale que l'homme, chiffre élu et tête auguste du nombre, connaissait et reconnaissait tant. Un peu trop d'ailleurs. Troisième monde compact, opaque.

Les formes sphériques, aqueuses, savonneuses s'envolaient loin, disparaissant dans les horizons lointains, dans un cieux autrefois jonché par ce vaste archipel de splendeurs immobiles. Un souffle léger, comme celui celui de la faible brise, les conduisaient vers le néant, vers un gouffre éblouissant. Un vent sec et clair nettoyait le ciel et durcissait les pavés, en faisant crisser les feuilles des grands arbres de la grande allée, sur cette avenue imposante. Ces arbres déjà sombres se découpaient comme des ombres chinoises sur le ciel et, défilaient contraints à obéir à la loi de la vitesse. De ses yeux vairons, elle planait sur sa planète bleue, créant un vitrail multicolore des ardeurs et de l’insouciance de son jeune âge. Candeur funeste. Sauf qu'ils sont trop proches. Elle peut entendre leurs souffles saccadés et leurs cris menaçants. Cette dernière pressa le pas, esquivant rapidement les passants aux regards effacés. L'adrénaline se faisait ressentir à travers son sourire cristallin. C'était son seul ainsi que son unique réconfort après un tel effort. Elle savourait les maigres restes de sa nuit vermeille, épuisante. Puis, soudainement, elle aperçu une échappatoire, éphémère certes. Éclat d'un instant.
Quelle M*rde murmura-t-elle dans son casque, se déplaçant à une vitesse prodigieuse, quelle M*rde ... Elle avait tellement mal mais cette dernière ne le répéta pas une troisième fois car ça ne servirai à rien et, qu'en plus, ça mettait de la buée plein sa visière. Grésillement des roues. Vacarme assourdissant. Ils la rattrapent. Elle accélère. Un accident. Elle est en sang. Les paupières closes. Quelle M*rde … Alors quoi ? Un feu tricolore grillé et tout est fini ? Du vert on passe au orange, du orange au ... Rouge. Pour finalement être dans une ambulance se déplaçant aussi vite que celle-ci tout à l'heure. Elle est où la justice ? Ah oui, derrière elle, c'est vrai …

"Je suis morte ? Ça y est, je suis morte ? Je suis vraiment morte là ?" Murmura-t-elle d'une voix chétive, émaciée.
"Mais non ne dites pas ça ! Ça ira bien, vous verrez." Répliqua l'ambulancier avec un sourire forcé mais avec un regard charmé.
"Ah" fit-t-elle en fermant les yeux. Ce « ah » était affreux. Petite syllabe déçue, découragée et déjà résignée. Ah je ne suis pas morte ... Ah bon ... Ah tant pis ... Ah excusez moi ... Une autre fois ?

N'importe quoi.

« C'est le soir qui soulage
Les esprits que dévore une douleur sauvage. »


(histoire d'être toujours active hein <3)
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