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 Simulacre et simulation. (corbeille)

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Sharon
VeilleurPersonnage ayant une petite renommée dans l'univers
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Sharon


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Votre personnage.
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MessageSujet: Simulacre et simulation. (corbeille)   Simulacre et simulation. (corbeille) Icon_minitimeLun 25 Mai - 19:59

Et nous apercevons le réel. Nous le contemplons.
Nous essayons.


Et dans cette société post-moderne, le simulacre ne finisse par précéder et déterminer le réel. Mais qu'est ce qui détermine le réel ? Qu'est ce qui le précède ? Elle n'en savait rien. La jeune fille avance indolemment sur les pavés troués, usés. Jetant plusieurs regard effarés, puis fatigués. Elle caresse des doigts les toits, les vieilles cheminées, les quelques constellations immobiles. Des mots fusent dans l'air. Ce ne sont pas les siens. Ils s'envolent doucement, flirtant avec l'apesanteur. Ils s'enfuient. Alors avec ses bras abîmés, piqués, elle essaye de les rattraper. De les garder près d'elle. Pas toute seule, pas toute seule. Ses yeux vitreux, dilatés, cernent d'étranges silhouettes parcourant les rues sombres, et forment de grandes et malveillantes ombres chinoises à travers la blancheur des ténèbres. Elle ricana. De plus en plus fort. Qui y a-t-il de drôle ? Rien, justement. Elle quitta rapidement la ville, elle la connait par cœur. Par cœur. Et un ancien logis se dresse devant elle, l'affronte. "Ah, tu es revenue. " Ils s'enfuient drôlement vite ces mots, ces syllabes. Elle sourit. D'une démence sans borne, d'un sourire oppressant. Et ses crocs luisent, luisent ! Euphorie, Bonheur ? Non. Mescaline.
_____________________


Il y avait une perle de gelée à chaque brin d'herbe et un ciel d'un bleu froid, d'un éclat de vitre, qui durcissait sous le vent fraîchi. Celui-ci faisait crisser les feuilles des parcs chevelues où quelques avalanches d'or usées s'écroulaient dans l'azur délavé. C'était un ville avide de carnation; encore une journée embrumée.

Ce jardin était tel une forêt indomptable et dangereuse hors du temps, hors de l'espace. Un bois obscur plein d'ombres, de lumières et d'arbres effrayants que l'homme conscient ne voyait plus, luisant comme le songe et comme le vertige. Un endroit idyllique, un univers semé entre le nadir et le zénith, sibyllin et incertain, un Paradis artificiel. L'aube pâle fut presque gelée et l'on pouvait voir, se tordre des serpents, des branches sur l'aurore. Malveillants et rampants. Les herbes sauvages, glauques, grandissaient et se faufilaient entre ses pieds nus et la chatouillait amèrement. Et sa robe, fine, courte, blanche, virevoltait mélodieusement à travers les rameaux menaçants. De nombreux halos et luminescences régnaient en ces lieux, immergés par un brouillard épais. La fraicheur arracha quelques frissons à la jeune fille engourdie dans cet abîme de froideur, de pureté, de lueur, de ... Délires chimériques qu'elle s'inventait, et que, rictus ouvert au vent, tête éblouie à la fois par les yeux, l'odorat et l'ouïe, elle frissonnait devant les cieux sereins et regarda passer, comme un essaim de molles nudités sans fin continuées, toutes ces déités que nous nommons nuées. Quelques secondes plus tard, les démences passagères, psychédéliques, étrangères, s'évanouissaient soudainement. Les murmures des arbres étaient sa seule fantaisie dorénavant. Ce lieu peu fréquenté éveilla l'esprit brumeux de la jeune patiente. Depuis quand était-elle ici ? A faire semblant de lire un vieux journal défraichi et blafard ? A rêvasser péniblement en attendant sa présence ? Elle prit sa tasse nacrée et finit son café froid. Trop longtemps sans doute.

Elles se dévisagèrent et se dirent une foule de choses en silence. Elles parlèrent de la jeunesse, du temps qui passe, de la solitude, de ses petits enfants, des rumeurs de l'hospice, des mardi repas à la carte ... Bref de toutes ces choses sans prononcer la moindre parole. Son visage lui évoquait les petites herbes des talus, les violettes sauvages, les myosotis, les boutons d'or ... Son visage était ouvert, doux, lumineux, fin comme du papier japonais. Les rides de chagrin disparaissaient dans les volutes du thé et laissaient place à des milliers de petites bontés au coin des yeux. Belle ? Ravissante. Une infirmière en blouse blanche assurément. Aujourd'hui; comme tous les autres aujourd'hui de cette semaine, elles se retrouvaient ici, même heure, même endroit, même ... Établissement. Le bipper vibra alors l'infirmière déposa sa tasse brutalement contre le banc fait de pierre râpeuses comme pour arrêter ses pensées maladroites avec ce geste surprenant. Une nouvelle brise balaya la confusion ambiante, éteignant la flamme ivre de la bougie sur la table improvisée.

«Je ... Je vous laisse ! » Dit l'infirmière, pressée de partir, de s'enfuir. D'ailleurs, elle était déjà partie ... La jeune fille ne dit rien. Se taisant dans un silence assourdissant où seuls les clapotis d'une fontaine non loin du banc se fit entendre, que dire de plus ? Rien, justement, rien. Alors, ne bougeant plus, elle attendit. Elle attendit longtemps. Très longtemps. Elle attendait quoi déjà ? Un autre café, un déluge et une nouvelle infirmière. Parce qu'elle était fatiguée, parce qu'elle avait chaud maintenant et qu'elle n'avait pas eu le temps de demander comment il va. Bien entendu, elle pourrait se lever pour en en trouver une, demander si son état est stable, s'il peut prononcer un mot ou bien si son oreiller est assez moelleux mais ... Non. Alors elle attends. Voila. Et ce dieu, simulacre omnipotent de la conscience humaine, la menace. Sa conscience vacille. "Et merde" murmura-t-elle. Une semaine qu'elle fréquente cet hôpital. Une semaine qu'elle se tape toujours la même infirmière. En plus, ils sont vraiment dégueulasses leurs cafés. Et il ne pleuvra pas aujourd'hui comme tous les autres aujourd'hui de la semaine. Elle se leva du banc prêt à s'écrouler, se dirigea vers sa chambre, sans infirmières ni docteurs. Clap, clap. Vraiment qu'elle gloire ! Elle s'arrêta brusquement devant sa porte. Un doute l'envahit, la terreur réside dans sa main moite, tremblante, tenant la poignet de la porte. Bon. La gloire a des limites se dit-elle. Je jette, j'enchaine. C'est ça mon truc. Fuir. Toujours fuir. Plus loin, plus rapidement. En effet, c'est son truc. Tout juste, Auguste.

Cependant, par preuve de courage ou de bonne volonté - allez disons les choses comme elles sont -, elle ouvrit la porte. Des grincements aiguës résonnèrent dans la modeste pièce. Et elle vit. Elle vit les nombreux bandages, les multiples bleus, les imposantes griffures et les marques de morsures. Elle le vit. Ses prunelles closes. Son plâtre immaculé. Ses lèvres mordues entre-ouvertes. Elle se retourna irrévocablement, et fit face à la porte. Son corps tremblait, sa poitrine se resserrait vivement. Et ça lui faisait terriblement mal. Du dégout, de l'écœurement. C'est terriblement humain de se sentir coupable ... Surtout quand on l'est. Elle avait vu la réalité, la vraie. Voilà tout. Cette jeune fille avait peur de faire du bruit, de le réveiller. Que lui dira-t-elle sinon ... Pardon ? Rien, justement. Et rien ne se passa. Un silence assourdissant, lourd, régnait. La pièce était éclairée par la fenêtre ouverte, source de lumière. Elle se retourna, doucement, laissant apparaître ses larmes. Humiliée, honteuse. Mais toujours rien. Était-il mort ? Non, il respire. Soulagée, humiliée et honteuse. Elle s'avança, progressivement. Enleva ses talons et monta maladroitement sur son lit en s'allongeant le plus près de lui. Une étreinte. Sa tête contre son épaule, sa main contre son torse et celle-ci reconnut son odeur, sa douce respiration. Ses yeux accablés se fermèrent, petit à petit. Sentimentale, ça ne me va pas du tout pensa-t-elle. Une brise emporta ces quelques bribes de pensées et le sommeil la submergea. Un sommeil sans rêve, elle n'en avait pas la force. Les yeux clos, inerte. Il sourit. Légèrement.

« Les forêt sont le lieu lugubre; la terreur.
Noire, y résiste même au matin, ce doreur;
Les arbres tiennent l'ombre enchainés à leur tiges;
Derrière le réseau ténébreux des vertiges. »
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