Kaléidoscope. [corbeille :o]

Des sirènes de police firent sursauter la jeune fille. Fuir. Et vite.
Ce sont toujours les mêmes éléments qui passent sous vos yeux, les mêmes. Tout est blasphème, tout est illusion. Le monde entier est un kaléidoscope. La vie en elle-même est un kaléidoscope. La sienne l'est assurément. A travers le zénith et le nadir, à travers ce gouffre éblouissant, à travers ce labyrinthe de changements, il y aura toujours ce nombre indéfini de combinaisons différentes. Des choix, des décisions ... Des succès et des échecs ... Mais le plus important ... C'est d'accepter d'évoluer. Engrenages subtils, cette boite à malices visuelles est dotée d'altérations incessants, apportant émerveillements à son utilisateur. Couleurs vives et formes psychédéliques forment un somptueux cortège où le réel frôle le fabuleux. Douce odyssée des merveilles ... Une pulsion du poignet et les fragments composent un ordre éclatant. Une pulsion de l'index sur la détente et le coups de feu résonne dans une profondeur d'éclairs étincelants. Le monde entier est un kaléidoscope. La vie en elle-même est un kaléidoscope. La sienne l'est assurément.

Une nouvelle configuration ... Quelques imprévus ... Rien d'autre. Ce sont toujours les mêmes éléments pourtant ... Ils la rattrapent. La cacophonie des sirènes est insupportable et les rafales d'éclairs continuent de griffer l'obscurité; il est nuit. Exécrable mélodie ... Troisième monde; étrange et irréel. La faible brise emporta sa quiétude ainsi que le reste de son flegme. Ils étaient trop proches, trop nombreux, trop avides de la coincer. Et pour cause ... Elle avait commit un meurtre de sang froid avec aucune once d'hésitation, mais avec remords au final. Malheureux dessein ... Dorénavant ce qu’il y a de plus profond chez sa victime, c’est son sommeil éternel. Les individus meurent, l'espèce évolue ... Les issues se réduisaient au fil des minutes éphémères, une sortie était devenue inenvisageable, presque inespérée. Le désespoir l'envahissait peu à peu, la consumant lentement comme ... l'instant présent. Celui-ci brûle sans laisser de cendres, hâtons-nous; le temps fuit et nous traîne avec lui. Piégée. Dans cette ville. Entre ces parois réfléchissant à l'infini; êtres multiples vivant dans son unité sombre. Piégée. Par le temps, par le Divin et par la justice maintenant ... Non pas maintenant ! Elle sortit enfin de ce labyrinthe malfamé et sinueux croyant apercevoir une lueur d'espérance. Douce clarté apaisante, vaste et insondable portant un seul nom; liberté ... Pour courte durée certes parce que cette jeune fille n'échappe à rien, ni à personne, ni même à ses propres fuites. Tout est blasphème, tout est illusion.

Avec un peu de chance, elle réussit à se confondre dans la foule. Si on peut parler de chance ... En effet son épaule était durement touché pendant la cavale infernale, elle avait néanmoins parvenu à retirer la balle, avec quelques difficultés bien sûr. Une nouvelle fusillade en pleine rue ne serait pas permise, il y aurait des blessés, des victimes, bref des morts injustifiés. Elle pressa le pas, esquivant rapidement les passants aux regards effacés. L'adrénaline se faisait ressentir à travers, son regard, son sourire. C'était son seul ainsi que son unique réconfort après un tel effort. Elle savourait les maigres restes de sa nuit vermeille ... Puis, soudainement, elle aperçu une échappatoire définitive (à cette soirée).

Quelle M*rde murmura-t-elle dans son casque, roulant à une vitesse prodigieuse, quelle M*rde ... Elle avait tellement mal mais cette dernière ne le répéta pas une troisième fois car ça ne servirai à rien et, qu'en plus, ça mettait de la buée plein sa visière.
Quelle M*rde ...

On ne fuit pas les personnes, l'ordre ou l'Éternel ... on se fuit soi-même. C'est intemporel. Le monde entier est un kaléidoscope. La vie en elle-même est un kaléidoscope. La sienne l'est assurément. Avec quelques engrenages bloqués ... Certes.

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