Un troublant reflet

Cela faisait bien deux bonnes heures que la jeune vampire voyageait de professeurs en professeurs, d’amphithéâtres en amphithéâtres, des corridors en couloires et allant même jusqu’à grimper les immenses volées de marche séparant des différents étage de l’école. Le verdict était tombé, personne ne voulait soutenir le projet d’Apollinariyä qui consistait à parcourir les mondes pour découvrir comment les autres peuples, et le sien bien évidement, avaient considéré les anciens vampires. Bien sûr, sur le plan théorique, cela était quelque chose de plutôt aisé mais, jusqu’ici, aucun étudiant n’avait réussi à collecter suffisamment d’informations ou bien, ils avaient mystérieusement disparus sans laisser de trace. Les étranges disparitions avaient bien sur été l’élément déclencheur de la curiosité de Nariyä. Mais voilà, le fait était la : personne ne voulait d’elle pour ce projet et elle y aurait bien été seule si ce n’est qu’elle avait besoin d’un budget.
Tout ceci lui paraissait étrange. Bien évidement, Apollinariyä savait bien que les autres mondes ne fonctionnaient pas comme le sien, qu’il y avait une forte notion d’argent, tout cela elle l’avait appris durant ses études mais c’était autre chose que de se retrouver face à un problème qui chez elle, n’aurait pas lieu d’être.
Elle réfléchit, il existait plusieurs solutions à ce problème : voler, pour survivre et pour revendre des objets afin de pouvoir voyager, mendier en faisant appelle à la pitié des gens ce qui ce révélerait assez aléatoire et trop indigne, elle ne s’abaisserait pas jusque là, se prostituer qui serait bien trop dangereux et assez immonde pour la jeune fille ou bien travailler. La dernière solution se trouvait de loin la meilleure, c’était évident mais Apollinariyä avait-elle les qualifications nécessaires aux autres mondes pour gagner suffisamment d’argent et trouverait-elle quelque métier assez disponible pour qu’elle puisse mener ses investigations de front ?
Assise sur un banc se situant dans un parc proche se son école, elle notait toutes ces idées dans un petit carnet noir, guère reluisant mais qui s’avérait être d’une grande utilité pour noter des idées, des suggestions et des mémos.
Mémo, le mot sonna dans sa tête un avertissement. Fronçant les sourcils, Apollinariyä feuilleta rapidement le petit calepin ébène, à la recherche d’un quelconque mot ou d’une phrase expliquant pourquoi elle pensait avoir oublié quelque chose. Une réunion ? Non. Un rendez-vous ? Non plus. Avait-elle seulement quelque chose de prévu ? Non plus. Chassant cette incohérence de sa tête, la vampire ferma d’un claquement sec le petit livre, le rangea dans son sac, réajusta celui-ci à son épaule et se leva pour sortir du parc.
Abandonna l’idée d’un quelconque rendez-vous oublié, elle se dit que si c’était vraiment quelque chose d’important, elle s’en souviendrait en temps voulu.
Le parc possédait trois entrées, une au nord, une au sud et une à l’ouest. De l’entrée ouest on distinguait les deux autres malgré l’épais feuillage des arbres et c’est précisément à celle la que comptait sortir Nariyä. Jetant un dernier regard sur le parc fleuri, l’intuition d’Apollinariyä la fit lever les yeux des fleurs aux entrées et elle pu remarquer qu’a chacune d’elle était posté un vampire au visage impassible.
La même chose à chaque fois, pensa l’étudiante en soupirant et elle s’avança du vampire posté à l’entrée ouest, la plus proche d’elle.
Elle s’arrêta à deux pas de son frère de race, attendant qu’il prononce les mêmes mots sibyllins qu’à l’accoutumé « Monsieur vous attend ». Le vampire la laissa passer et lui ouvrit la porte de l’automobile se trouvant dans la rue longeant le parc. Apollinariyä grimpa dedans avec souplesse.
Sous le nom pompeux de « Monsieur » se trouvait en fait un jeune vampire du même age que notre étudiante. Les cheveux châtains, les iris bleus, la peau veloutée et légèrement halée et une fine mais résistante musculature. Voila ce qui caractérisait Alexzander. Il approchait même la perfection en étant d’une intelligence redoutable.
La portière refermée et la vitre séparant l’avant de l’arrière de l’auto, Alexzander se permit de se jeter sur Apollinariyä avec toute la bestialité et la passion qu’il avait en lui. Ils firent l’amour dans la voiture, comme toujours. Comme toujours, c’est lui qui décidait quand ils se voyaient, ou il se voyaient et à quelle fréquence. C’est cela qui avait attiré Apollinariyä, elle si dépendante et autoritaire, trouvait un plaisir malsain à cette fréquentation.
Ils ne parlèrent qu’après leurs ébats finis, quand Apollinariyä se battait pour réajuster son haut. « Tu m’as manqué Nariyä», chez n’importe qui ces mots procurent une certaine joie mais la jeune vampire répondit par un sourire désabusé « Menteur ». Il passa une main dans ses cheveux, prit une gorgée d’eau dans une bouteille mise à sa disposition et haussa les épaules « J’aurai essayé ».
Une fois correctement habillée, Apollinariyä fit descendre la vitre et ordonna au chauffeur de l’emmener au coin de sa rue. Le reste de la route se fit en silence.
Arrivée à destination, la jeune vampire descendit de voiture sans un regard en arrière et décidé d’essayer de se recoiffer dans la vitrine d’un magasin.
Seulement le reflet qu’elle y vit n’était pas le sien, elle se retrouvait nez à nez avec quelqu’un. Elle à l’extérieur de la vitrine et l’inconnu(e) à l’intérieur.

[je te répond vu que mon garou m'a oublié xD]

"Peut-être trouverez-vous ce que vous cherchez à Heiling"
"Heiling, la citadelle des vampires ?"

Rosale'en avait eu dans l'idée non plus de se concentrer sur ses arts divinatoires mais bien sur le matériel. Feuilletant les bouquins comme à ses heures perdues dans la grand bibliothèque d'asthar, elle avait trouvé une recette bien étrange. Cela concernait... un poison. Mais un poison aux vertus peux communes. En effet, son buveur perdait son âme pour que celle-ci se dirige automatiquement dans les limbes. Et, utilisant une variante de ce poison, il était possible d'interchanger deux âmes. Etrange cocktail mais qui avait quelque part toute sa saveur. Rosale'en décida d'en tenter l'expérience, juste pour augmenter ses connaissances avec l'au-delà. son cobaye... elle le choisirait pour la suite. En ce moment, c'était un maître enchanteur qui lui venait en aide.

"Exact. Vous savez tout comme moi qu'ils sont les spécialistes du sang. Bien que je doute qu'ils aient celui que vous voulez mais tentez votre chance. On ne sait jamais. Faites juste attention mon enfant, vous avez eu vent de leur réputation..."

L'aulidite avait donc pris la route pour la lune de son monde. Il ne lui manquait plus qu'un seul ingrédient pour tenter son échantillon. Même s'il ne servirait pas de suite, il pouvait toujours être gardé pour une heure ultérieure. Rosale'en aurait voulu ressentir l'excitation d'un tel évènement, le goût de l'inconnu, le fait de découvrir... mais rien comme sentiments ou émotions n'émanaient d'elle. C'est donc de manière prudente que ses pas la firent traverser dans Heiling. Elle avait pris soin, comme le maître enchanteur lui avait conseillé, de mettre un ruban jaune autour du cou pour éloigner les "avides de gorges fraîches". Elle pouvait facilement en éliminer quelques-uns avec ses connaissances en arts martiaux. Mais la violence n'était pas dans ses idées, ni dans ses envies premières.

Elle trouva alors la boutique que lui avait mentionné l'enchanteur. Elle y entra. Une drôle d'atmosphère la submergea. Cela n'avait rien avoir avec les couleurs du palais Gauthier. Il faisait plus... frisqué, glacial, mort... Un mortel n'aurait pas tenu une minute mentalement. Personne n'était derrière le comptoir de la boutique et Rosale'en en profita pour faire le tour des étalages. Elle chercha en premier l'élément dernier de son enchantillon. Rosale'en prenait chaque flacon, les palpitant des mains. Il y avait bon nombre de potions contenant des liquides visqueux, trop même pour pouvoir s'y retrouver. Elle décida d'attendre le maître des lieux pour obtenir ce qu'elle voulait. A cet instant de décision, l'aulidite ressentit quelque chose derrière elle. Elle tourna son visage. Son regard vitreux et blanc de vie croisa celui d'une femme. Seulement Rosale'en n'arrivait à distinguait que son aura... une aura bien peu ordinaire à toutes celles qu'elle avait connu jusqu'à maintenant.

[Enfin qqn qui me répond ! xD]

La rue où logeait Apollinarïya était une grande rue commerçante. Cela allait du magasin de vêtements au supermarché en passant par la librairie. La petite vitrine de la boutique dans laquelle la jeune vampire tenta de se recoiffer était en fait un magasin dédié aux sortilèges, potions et autres éléments plus ou moins magique.
La rencontre avec les yeux vitreux de la personne en face d’Apollinarïya ne la surprit pas. Dans ce genre de boutique, des globes oculaires ne sont pas choses étranges. Ce qui l’a surprit fut plutôt de voir ces deux yeux reliés à un corps pour le moins intéressant. En effet, outre les yeux aveugles, il y avait aussi les cheveux couleur d’argent et bien évidement, les grandes oreilles verticales du personnage. Un sourire s’afficha sur les lèvres de la vampire, l’inconnue portait noué un ruban jaune autour de la gorge. Cela faisait bien longtemps que les vampires n’attaquaient plus les inconnus dans les ruelles sombres et, même si le cas contraire se présentait, mettre un ruban e changerait pas grand-chose à l’affaire.
Dans la petite boutique sombre et froide, la personne se détachait nettement de par ses habits et son apparence mais aussi par la présence émanant d’elle.
Apollinarïya décida de franchir la porte du magasin à son tour, sa curiosité piquée au vif.
Les lambeaux de ce qui devait être initialement une sonnette frôlèrent le haut de la porte quand la vampire entra. L’humidité, la poussière et le froid auraient du déranger Apollinarïya mais c’était loin d’être la première fois qu’elle visitait la boutique car l’étudiante habitait l’appartement juste au dessus et pour rentrer chez elle, elle devait traverser le petit magasin jusqu’à un étroit escalier niché tout au fond, derrière le comptoir.
Apollinarïya se posta devant la jeune femme étrange et amène, lui dit ces paroles :
-« Puis-je vous aider ? Le gérant est quelque peu dur d’oreille, il n’a pas du vous entendre entrer dans la boutique, surtout s’il est descendu à la cave, ce qu’il fait toutes les trente minutes environ.»
Devant elle, la jeune vampire distinguait mieux la jeune femme. Celle-ci derrière une fine couche de vêtements cachait une musculature fine mais qui devait être efficace et sous sa peau halée couraient un immense réseau de veines alimentant un cœur en parfait état. Tout cela fut remarqué par Apollinarïya en quelques secondes grâce à sa vue perçante et son ouie fine. L’odeur du savon confirma à la vampire que l’étrangère était aisée car peu de gens de ce quartier possédait des vêtements d’une aussi belle facture et étaient fraîchement lavés.

[aaaaalleluia... amen xD]


Rosale'en ne quitta pas le personnage nouveau des yeux. Les ondes de couleurs de son aura laissait paraître ses pensées. Elle pouvait en distinguer plusieurs, mais celle dominante restait le bleu qui se propageait telle une vague. Cela signifiait le calme que possédait cette personne. Un peu de violet la ornait, signe d'intelligence. C'était des couleurs souvent courantes mais le fait était qu'elles se reliaient à... noir. Une tâche faible mais néanmoins présente. Elle remarqua alors la personne se déplacer, entrer dans la boutique et lui parler. Sans être impolie, Rosale'en accepta la conversation. De plus, si elle pouvait l'aider, elle n'était que la mieux désirée.

"Cela m'avantagerait, effectivement.
Je recherche un ingrédient capital dans la composition d'un élixir.
C'est élément que je n'ai pu trouver nul part pour le moment."

Un petit s'installa, Rosale'en examinant encore l'aura de cette étrange personne comme si elle cherchait à percer ses songes pour mieux la connaître.

"Savez-vous où je pourrais trouver du sang d'hydre, de préférence jeune dans sa première année ?"

Un rouge foncé sillonnait les autres teintes comme un serpent nageant dans un océan peu multicolore. Il parcourait le contour de la femme. Cela lui fit hausser un sourcil. Elle ne voyait pas son physique mais pouvait le deviner rien qu'à cette distinction. Cette personne devait être... assez sensuelle à ses heures perdues. Elle se laissa alors emporter par son inspection.

"Êtes-vous une vampirella ?"

Rosale'en ne savait comment les vampires nommaient leur différence de sexe. Aussi, pour ne pas vexer, utilisa-t-elle les expressions les plus communes qu'elle avait consulté. Ainsi "vampirella" pour une femme vampire et "draculien" pour un homme vampire.

Il est étrange de se faire fixer des yeux par quelqu’un qui ne voit pas. Un frisson, instinct primaire ressurgissant se propagea le long de la colonne vertébrale d’Apollinarïya. La jeune vampire avait appris à apprivoiser ses sens et cette intuition, elle savait que ce n’était pas un signal d’alarme mais quelque chose la dérangeait. Elle ne percevait pas encore exactement ce que c’était mais, par prudence, hissa les barrières mentales donc elle était pourvue et se méfia, surtout au vue de la puissance émanant de cette personne.
Les vampires ne voient pas les auras comme les audilites mais ayant un fort instinct, ils perçoivent vaguement la puissance d’une personne et, se fiant à leur odorat développer, ils en arrivent à analyser et comprendre les différentes nuances se dégageant d’une personne. Apollinarïya, étant encore un jeune vampire ne faisait que percevoir par l’instinct la puissance de la personne en face d’elle.
La voix calme, posée, presque détachée de la réalité de la jeune femme fit froncée les sourcils de l’étudiante. Elle assembla les différents morceaux du puzzle qui se présentait à elle : corps filiforme, longs cheveux argentés, peau foncée et un certain détachement de la réalité. Apollinarïya avait devant elle une enchanteresse ou une audilite. Elle sourit, les audilites et soudalites étaient des créatures rares et peu nombreux étaient les vampires à en avoir croisé.
Ainsi l’inconnue cherchait à faire un élixir, chose ardue. Et en utilisant du sang d’hydre en plus. Voila qui piquait la curiosité d’Apollinarïya.
Travaillant à mi-temps dans la petite boutique, la jeune vampire en connaissait maintenant l’ensemble, seule la cave lui restait interdite d’accès. Malgré cela, le sang d’hydre n’évoqua rien dans l’esprit de l’étudiante. Perplexe elle se déplaça dans le magasin, passant son doigt sur les différents flacons, récipients et autres ustensiles présent dans la boutique.
« Etes-vous une vampirella ? » La question résonna dans son esprit, l’audilite était vraiment une personne étrange, cela tira un sourire à Apollinarïya.
-« Exact, même si ce terme est quelque peu désuet et littéraire. Et il me semble vous vous soyez une audilite, ai-je raison ? »
Apollinarïya s’arrêta devant une des nombreuses étagères bancales -qui pour des néophytes se ressemblaient toutes-, cala son pied dans une arête et grimpa agilement sur quelques tablettes afin d’accéder à une boite. Celle-ci était petite, de couleur marron et poussiéreuse, comme la plupart des objets du magasin.
Des bruits parvenaient de la cave, montrant ainsi l’activité de l’antiquaire. En fait de bruits, il s’agissait plutôt de séries de petites explosions. Apollinarïya leva les yeux au ciel et sauta à terre, la boite dans les mains.
-« Alors, je crois que nous avons ici ce que vous cherchez »
La jeune vampire ouvra alors la boite.

La réponse de l’audilite sonna creux dans l’oreille d’Apollinarïya. Il n’y avait aucun timbre spécial, aucune émotion ne transparaissait à travers ses paroles. C’en était effrayant.
Les vampires possédaient une réputation d’être froid et indifférent, même si peu d’entre eux ressentaient la compassion, il n’en existait pas moins d’autres émotions. Alors que l’audilite semblait vivre dans un monde où les émotions n’avaient aucune place.
D’effrayante, cette observation passa à triste. Puis la jeune vampire secoua la tête, dans l’espoir de remettre en ordre ses idées.
Lorsque l’aveugle s’avança pour ouvrir la boite, son odeur attira l’attention de l’étudiante. Avec la plupart des étrangers, Apollinarïya humait la peur ou tout du moins une certaine appréhension alors que l’odeur de l’audilite était exactement comme sa propriétaire, pâle, délicate et très évaporéscente.
S’essuyant les mains pleines de poussière sur un petit chiffon posé négligemment sur une table de la boutique, la vampire observa la cliente regarder l’objet.
Lorsque celle-ci l’ouvrit, l’odeur de sang se porta aux narines d’Apollinarïya malgré la cristallisation et un frisson lui parcouru l’échine, cette odeur avait l’air délicieux.
Il existe plusieurs signes pour voir qu’un vampire apprécie une odeur. Premièrement, ses narines s’élargissent pour capter le plus possibles de molécules olfactives, deuxièmement il s’en approchera inconsciemment, troisièmement ses pupilles se dilateront plus ou moins légèrement suivant la puissance de l’odeur et si l’odeur plait extrêmement, deux petites canines sortiront dans un délicat chuintement dans la bouche du vampire.
Ayant été bien élevé et l’odeur n’étant pas tellement forte, Apollinarïya se contint donc de faire les trois premières étapes. Il est extrêmement impoli de sortir les canines, d’autant plus devant un client et d’autant plus s’il est étranger.
La jeune vampire avait fait une vente, il ne lui restait plus qu’à descendre cherchait le patron à la cave.
« Monsieur Baillard se trouve à la cave, je vais le chercher afin qu’il vous dise lui-même ce que vous lui devez »
Apollinarïya se glissa alors de manière féline jusqu’à une porte sombre au fond de la boutique, l’ouvrit un descendit les escaliers, laissant la cliente seule dans la boutique.
Le système monétaire en République Vampirique n’existe pas, tout est basé sur une fonction de respect et de services et ce ne sont pas les quelques touristes qui vont changer cela. Il n’y avait donc aucune raison qu’Apollinarïya laisse l’audilite seule avec le sang d’hydre.

Fumée. Ce mot seul résume la pièce ou se trouve Apollinarïya. Après avoir descendu un étroit escalier, elle s’est retrouvée dans une pièce moitié moins grande que la boutique ou l’antiquaire fabrique divers objets plus ou moins étranges.
Une quinte de temps et des larmes dans les yeux dues à l’âcreté de la fumée présente dans la pièce, la vampire distingue enfin son patron.
Impressionnant est presque un euphémisme pour décrire Mr.Baillard, antiquaire de son état. De courts cheveux couleurs argent encadrent un visage carré au menton décidé. Les yeux sont gris tel l’acier et vous transperceraient comme une lame. Une solide constitution prouve que l’apothicaire ne l’a pas toujours été et au vu de sa démarche et de ses réflexe, il est fort probable qu’il est été un combattant adroit.
Godric Baillard travaillait sur son établi à la création d’un objet donc la définition et l’utilité échappèrent à Apollinarïya et leva la tête à son approche. Il n’y avait pas de doute quant au fait qu’il l’avait entendu descendre les escaliers.
Apollinarïya sourit et inspecta la pièce. La vampire n’était descendu ici que peut de fois, peut-être trois ou quatre, pas plus et cette pièce constituait un véritable mystère pour elle grâce aux centaines d’objets hétéroclites entassés partout sur des étagères, des tables, des placards, des armoires, à même le sol.
Sentant le regard de son patron fixé dans son dos, elle jurerait qu’il était exactement entre ses deux omoplates, Apollinarïya se retourna et alla se poster sous une sorte de lampadaire miniature éclairant la pièce.
Comme à son habitude, Godric Baillard se contenta d’un hochement de tête. Il « rangea » ensuite ses outils, défit son tablier et rejoignit Apollinarïya qui avait déjà commencé à grimper les escaliers.
La lumière du jour pénétra la boutique n’était pas très forte mais par rapport à la quasi obscurité de la cave, cela fit cligner la jeune vampire des yeux.
L’audilite se trouvait au comptoir, la boite contenant le sang d’hydre en face d’elle.
Monsieur Baillard s’avança et se plaça de l’autre coté du comptoir tandis qu’Apollinarïya s’assit sur un coin libre d’une table.
Simples, rapides, efficaces étaient les paroles de Godric Baillard mais l’intonation de sa voix en suggérait toujours beaucoup plus que ses mots. Impressionnant, vraiment.

Un homme au visage carré arriva de l'arrière comptoir. Elle fixa les yeux gris du personnage nouveau face à elle sans pour autant bien les voir. C'était du pur hasard que de plonger son regarde dans le sien. Néanmoins, elle arrivait à distinguer sa silhouette lumineuse. La base ressemblait presque à celle de la vampire qu'elle avait rencontré mais le reste était totalement différent et laissé percevoir une toute autre personnalité.

« Bonjour »

L'aulidite tendit la boule qu'elle gardait en main. Quelques fils lumineux se mirent à se balader au travers de sa surface. Elle tourna la main et déposa l'objet sur le comptoir.

"Il me faudrait cet objet.
Dites-moi son prix et nous aviserons."

Pendant que l'homme cherchait sa valeur, Rosale'en elle cherchait sa connaissance du regard. Et il lui sembla détectait sa source d'aura, assise non de là sur une table. Revenant au sujet de sa conversation, Rosale'en attendait ce que l'homme lui demanderait de lui offrir en échange de cet objet. Elle espérait que ce qu'elle avait dans sa sacoche lui suffirait, à moins qu'une quête se déclare.

Une pensée outre lui vint alors à l'esprit. Et si celui-ci refusait de vendre son objet ? Ce qui était peu probable vu qu'il se tenait parmi les ventes du comptoir. Mais Rosale'en pensait qu'elle ne devait oublié aucune alternative. Dans ce cas, peut-être devrait-elle utiliser la force, la persuation, la ruse, la finesse ? Qu'importe, seul la suite des évènements déclancheraient une réponse de son comportement et sa façon d'agir.