La Grotte de Nomin isolée dans les montagnes

Après avoir voyagé maintes et maintes fois pendant bien des mois, Charo et Nomin retournèrent au point de départ : là où ils s'étaient rencontrés la première fois, ainsi que la seconde fois qui, cette fois là, avait été quelque peu violente. En effet, la première fois que Charo avait rencontré Nomin, elle s’était égarée dans la forêt et avait trouvé refuge dans une grotte dans la montagne. Cependant, à cette époque, elle ne se doutait pas que cette grotte pouvait habiter un étrange mage qui semblait attiré par la technologie avancée. Il combinait ainsi magie et technologie pour rendre sa grotte, son refuge, habitable et confortable.
Ce jour là, elle avait rencontré ce mage étrange qui l’avait recueillie et logée pendant une soirée. Malheureusement, Sheena, très protectrice à l’égard de sa sœur jumelle, était revenue le lendemain et avait mis fin à la vie du mage. Quelques années après, en se promenant dans la forêt de l’Europe de l’Est, le mage avait repéré Sheena et lui avait envoyé une flèche d’une rapidité inouïe. Malgré cela, la nécromante n’avait eu aucun mal à l’esquiver et à retrouver le lieu où se trouvait le coupable. Elle avait alors remarqué avec grand étonnement qu’il s’agissait d’un lieu où elle était déjà allée quelques années auparavant. Le mage qu’elle avait tué en ce même lieu était miraculeusement revenu à la vie, et cela à cause d’une malédiction qu’elle méconnaissait. Tandis qu’elle allât réparer sa stupide erreur, Charo avait repris possession du corps et avait en quelque sorte fêté ses retrouvailles avec Nomin et avait commencé à lui faire découvrir les autres mondes. Entre temps, elle et Sheena étaient chacune devenues indépendantes l’une de l’autre et possédaient chacune leur propre corps.
Et la voilà ainsi maintenant, accompagnée de Nomin, à revenir sur les lieux de leur première rencontre dans le but de visiter et peut-être réaménager un peu cette grotte longtemps délaissée. Charo tortillait ses longs cheveux blonds clairs avec son long doigt pâle et fin, en souriant comme à son habitude.

« Tu crois que des monstres ont élu domicile ici pendant ton absence ? Bah… De toute façon ce n’est pas grave, ils ne doivent pas être très méchants. » =)

L’arwë se tourna vers le mage et lui fit un grand sourire avant de déclarer.

« Eh bien, je te suis. Fais-moi visiter ! » =D

Si Sheena avait été là, elle aurait sans doute précisé qu’il fallait tenir la jeune et maladroite reine qui était en effet on ne peut plus distraite. Cependant, après avoir passé bien du temps ensemble, Nomin devait la connaître et savoir que Charo nécessitait une grande attention.
L’arwë prit la main du mage dans les deux siennes, l’invitant à commencer la visite.

« On y va ? » ^o^

Nomin se laissa emporter avec une certaine joie par la jeune Arwë. La grotte ne tirait pas de mine, c'était juste une étroite entrée de pierre dans un petit pan de falaise, la pierre étai du granit assez clair, comparable à du saint salvi, un granit gris moucheté de noir et de blanc. L'entrée faisait un petit peu moins de deux mètres et la pierre était glissante. Il convia Charo à le suivre en prenant garde à la tenir pour ne pas qu'une fois de plus elle s'étalât de tout son long.

Après à peine deux mètres de couloir, une porte de chêne s'imposa devant eux. Nomin l'ouvrit avec une clef de bronze. Personne ne pouvait se douter de l'étendue du complexe souterrain qui s'étendait sous leurs pieds. Ancienne mine, puis abris, laboratoire et enfin pseudo maison/labo.
Une petite pièce de vie poussièreuse se cachait derrière. Rien de bien impressionant, une modeste petite maisonette un peu laissée à l'abandon ces derniers mois.



"C'est ici que je passe mes journées à lire des livres. Cette pièce me permet de surveiller plus facilement l'entrée de la grotte. Mais c'est pas ici que je veux t'emmener, je veux te faire voir mes plus grands secrets, ce que j'ai fait au fil des siècles..."

Nomin avait un pincement au coeur à l'idée de montrer enfin à quelqu'un tous ces tresor cachés dans le sol. Il invita Charo au fond de la pièce. Celle-ci était sombre car très peu éclairée, sauf par l'éclairage de secours. Il ouvrit une petite porte de chêne ainsi qu'une armoire d'acier. Là se trouvait un écran et un clavier ainsi que quelques outils de reconnaissance biomètrique. Il alluma l'écran, entra une clef et se mit à frapper frénétiquement au clavier. Au fur et a mesure qu'il entrait les codes et verifiait son identité, le sol se mettait à trembler puis à siffler. Soudain tout s'arrêta et d'un coup la lumière s'alluma, découvrant la totalité de la pièce. Il y avait des bibliothèques un peu partout et des fauteuils, un peu comme dans un salon. A côté de cette armoire métalique se trouvait une porte, une porte portant un symbole bien étrange : un ange axu ailes de démon. Nomin ouvrit cette porte et s'avança dans un couloir sombre, toujours en compagnie de sa jeune Arwë. Il était heureux.
Devant lui s'éleva une immense porte d'acier lourd d'une épaisseur de 90 cm. Elle pesait plusieurs tonnes. Il entra plusieurs codes dans un petit terminal à côté de la porte et un grondement sourd jaillit de la terre. La porte se souleva doucement afin de laisser apparaître un couloir scindé de néons bleus, et au fond un ascenseur. Il emporta Charo dans l'ascenseur avant d'appuyer sur la touche "-12". Les portes se fermèrent dans un crissement métalique pendant que la porte d'acier se remerfait aussi lourdement. L'ascenseur descendit à grande vitesse. Quand la porte s'ouvrit, une petite porte d'acier leur bloqua le passage. Derrière cette porte un grand couloir blanc.


"Ce sont mes laboratoires, le dernier étage. Celui réservé habituellement aux expériences en relation à la radioactivité. Evite de toucher à tout..."

Il entraina l'Arwë dans un dédale de couloirs blancs, entre des pièces remplies de machines plus bizarres les unes que les autres. Il parlait peu et paraissait impatient.
Finalement, ils atterrirent devant une gigantesque porte composée de tungstene, de titane, de kevlar, de fonte et de cuivre. Nomin entra une dizaine de codes et la porte s'ouvrit dans un grondement énorme, le sol tremblait.
Derrière cette porte, un ridicule petit couloir sombre, sinueux et intriguant. Il emporta l'Arwë avec lui et parcourut une petite distance avant d'arriver devant un ascenseur, plus ancien que le premier et surtout moins rassurant...
Il invita Charo à rentrer dedans, puis à son tour il rentra, abaissa un levier et prit fermement l'Arwë par les épaules. Plusieurs claquements sinistres résonnèrent dans l'air humide, avant que l'ascenseur ne chute. La vitesse était vertigineuse, proche de celle de la chute libre. Puis l'ascenseur ralentit et s'arrêta en douceur. Il avait parcouru plus de 150 mètres.
Devant s'élevait une porte de bronze, richement ornementée. Il invita Charo à rentrer. Il faisait trop sombre pour voir quoi que ce soit. Nomin alluma alors une petite mèche dans la façade et, une à une, les torches s'allumèrent, illuminant le gigantesque édifice.

La salle était gigantesque. Elle était composée d'une nef principale croisée par plusieurs autres nef moins importantes. La nef principale était large et très haute. Le plafond en arc brisé telle une cathédrale était gravé d'arabesques. Deux rangées de colonnes dans la nef soutenaient les lourds arcs de pierre luisante. Les petites nefs moins importantes et moins longues étaient composées de voutes hachées par des pleins ceintres. Au fond des petites nefs, une niche ornementée abritait une statue différente à chaque bout de nef. Il y avait huit petites nef et, à chaque croisement, une fontaine coulait. L'eau cristalline s'écoulait le long d'un sillon au long de la grande nef pour au fond rejoindre un bassin. Bassin qui isolait une niche où une majestueuse statue d'ange dechu siègeait.
Ce qui rendait ce temple particulier était la pierre dans laquelle il avait été construit : de l'onyx noir, massif. Tout était fait de cette pierre miroitante : les arcs, les plafonds, le sol, tout. La salle luisait comme construite en miroir noir. L'éclairage des torches, non pas électriques mais à huile, faisait des reflets jaunes sur le noir profond de la pierre. Les pierres parfois brutes, parfoi polies donnaient des effets différents. Les pierres brutes, utilisées pour la construction, donnaient l'impression de bloc de cristal noir, reflétant anarchiquement la lumière. Le sol et les éléments d'ornement étaient polis et ressemblaient à des étendues de miroirs. Enfin, les arabesques gravées dans cette pierre se dessinaient avec grâce le long des colonnes et des murs, telle une touche de beauté dans cette noirceur profonde.
A l'entré de la grande nef était écrit par terre "PaX". Une inscription habituellement réservée aux tombes. Au fond de la nef principale s'élevait la statue, se reflètant avec grâce dans l'eau du bassin. La statue représenteait un ange dont les ailes étaient arachées, à genoux, pleurant. Seule la statue n'était pas en onyx noir, plusieurs autres pierres de couleur venaient s'y mêler.
La salle dégageait une athmosphère romantique, mélancolique et calme. Le monde semblait ralentir et la violence et la haine semblaient s'arrêter au seuil de cette cathédrale d'onyx. Cet impressionnant édifice, véritable utopie, semblait d'un calme impassible, comme si violence et cruauté avaient disparu pour laisser place à la grâce et au charme. Seule la fatalité semblait rester présente entre ces murs brillants.

Nomin invita l'Arwë à s'avancer dans la nef. Il était, pour la première fois de sa vie, heureux dans ce bâtiment. Il se sentait bien. Il regarda le doux visage de l'Arwë avant de rougir légèrement. Cela faisait longtemps qu'il avait compris qu'il était tombé amoureux de Charo, mais il n'osait pas lui dire, faute de moment propice, et trop peur de la réponse qu'il connaissait mais qu'il se cachait.

"Voilà, c'est chez moi... Tu trouves ça comment?"

Ils entrèrent ainsi dans la grotte. Nomin maintenait Charo par son bras pour éviter de la perdre, ou pour anticiper une quelconque chute. Il faisait sombre, mais les yeux félins de Charo lui permettaient de voir aisément dans l’obscurité. Elle sentait l’humidité et la poussière qui s’était déposée depuis ces derniers mois dans ce lieu. Ils passaient dans des couloirs sinueux, sombres et étranges. Des machines dont on ne se doutait pas de l’utilité remplissaient le dédale. Charo, qui n’avait aucune expérience sur les machines, et qui n’en avait jamais utilisé, se demandait à quoi pouvaient bien servir toute cette ferraille. Ils traversaient bien des portes, bien des couloirs, l’Arwë ne suivait pas très bien tout ce qui se passait. Fort heureusement pour elle, le mage ne l’avait pas lâchée. Si jamais il la laissait là, elle ne pourrait jamais retrouver le chemin qu’elle avait pris. Cette grotte était décidément un vrai labyrinthe qui s’étendait apparemment sur une grande partie de la montagne.

Ils entrèrent alors dans un ascenseur. Le cœur de Charo se serra. Elle avait toujours eu horreur des ascenseurs. Elle n’en avait pris que quelques rares fois. Mais elle se souvenait de chacune de ces fois. Celle où l’Arwë était restée coincée dans une de ces stupides machines l’avait profondément marquée. Ce jour-là, elle avait beaucoup paniqué, son cœur battait à la chamade, sa tête lui faisait mal, sa peau était moite et elle était au bord des larmes. Si le problème ne s’était pas réglé avant que la crise de Charo ne fut trop importante, l’Arwë aurait littéralement démoli l’ascenseur. De plus, le mage avait appuyé sur le bouton « -12 », ce qui allongeait le temps où elle allait rester enfermée dans cette étroite machine. A l’évocation de ce souvenir, la jeune reine resserra son étreinte, c’est-à-dire le bras de Nomin, qu’elle n’avait pas lâché depuis leur entrée dans la grotte. Sa gorge était sèche, elle se sentait comme emprisonnée et était indéniablement nerveuse. Après quelques minutes qui lui semblèrent avoir été une éternité, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Le cœur de Charo commença alors à ralentir, retrouvant une allure normale. L’Arwë souffla comme si elle venait d’échapper de près à la mort. Une nouvelle porte s’offrit à eux. Charo commençait à avoir la tête qui tournait avec toutes ces portes et ces couloirs interminables. Elle fut agréablement surprise en voyant une toute autre couleur apparaître devant elle : du blanc. En effet, là où ils se trouvaient, les couloirs étaient blancs. Les yeux de l’Arwë étaient comme reposés en présence de cette couleur. Nomin déclara alors qu’il s’agissait des laboratoires.

« La radioactivité ? C’est quoi ? » =O

Avant d’avoir pu répondre à sa question, qui révélait une fois de plus de son manque de culture, Nomin l’embarquait déjà dans un autre couloir. Ils se retrouvèrent devant une porte de métal imposante. A son ouverture, le sol tremblait. L’Arwë se cramponnait au bras du mage, un peu intimidée. Finalement, ils arrivèrent devant… un autre ascenseur.

*Ouiiiiiiiiiiiiiiiin, encore ?! Au secour… Je veux plus revoir d’ascenseuuuur !!* TToTT

Charo avait le cœur hésitant… suivre sagement Nomin ou stagner en se cramponnant au meuble le plus proche en pleurant « j’veux pas y’alleeeeeeeeer ! » ? La deuxième solution était tentante, et la main qui tenait fermement le bras de Nomin hésitait à aller s’en détacher. Finalement, l’Arwë prit son courage à deux mains et entra dans le vieil ascenseur qui se trouvait être très peu rassurant. Il grinçait, claquait, on avait l’impression qu’il allait lâcher sous le poids de Charo et Nomin. L’Arwë en venait à se poser des questions stupides concernant son poids. Elle avait l’impression d’être de trop dans ce petit ascenseur étroit et sans doute au moins dix fois plus vieux qu’elle. Cependant, à son plus grand étonnement, ce voyage fut bien plus court que le précédent. L’Arwë était soulagée. Elle vit alors un objet qu’elle avait vu maintes et maintes fois depuis le début de la visite : une porte.

*Encore…* T-T

A l’ouverture de cette porte, qui était plutôt joliment décorée d’ailleurs, Charo fut loin d’être déçue. Elle n’avait jamais vu un tel édifice. Il était gigantesque et tout bonnement magnifique. Les sculptures, les ornements, ainsi que cette étrange et merveilleuse statue qui était sublimée par les lumières des torches qui se reflétaient sur la sombre pierre miroitante. L’Arwë ne put s’empêcher d’exprimer son admiration avec un « whaa ». Elle se retourna vers Nomin, un sourire aux lèvres, son regard cristallin illuminé par les effets de la pierre et des torches.

« C’est magnifique ! »

Charo prit les mains du mage et répéta une nouvelle fois.

« C’est magnifique ! Vraiment ! »

Elle se retourna pour contempler la magnificence des lieux. Cette statue d’ange déchu l’intriguait.

« C’est toi qui as tout construit ? Ou bien il s’agissait d’une vieille cathédrale oubliée et méconnue que tu as restaurée ? »

Elle ajouta alors, en regardant fixement la statue dont l’expression pinçait le cœur de l’Arwë.

« Et cette statue… ? Pourquoi semble-t-elle souffrir autant ? »

Charo avait dans son regard une certaine compassion, voire même pitié, à l’égard de cette statue.

*Comment peut-il vivre dans un tel endroit, avec cette statue qui semble subir toutes les souffrances du monde… ?*

Nomin regardait Charo s'émerveiller en regardant la cathédrale. Il était heureux; enfin il avait pu montrer ses trésors à quelqu'un. Il écouta attentivement les interrogations de la jeune Arwë. Il repondit, passionné;

"Oui c'est moi qui l'ai faite, à l'origine il n'y avait qu'une grotte remplie d'onyx. Je les ai taillé. C'était une grotte creusée par les sources qui coulent maintenant dans les fontaines."

Il l'invita à avancer dans la nef, leurs pas résonnèrent dans l'imensité de l'edifice. La nef principal était longue de plus de 100m.
Arrivés au fond, Charo exposa ses interrogations sur la statue. Nomin regarda longuement la statue avec un air de mélancolie.

"Cette statue.. Souffre d'être de pierre, d'être éternelle et de voir le monde s'autodétruire... Elle ne porte pas les malheurs du monde, elle les ressent juste... Immortelle, elle ne peut que regarder le monde mourir.. C'est pire que la mort."

Nomin regardait la statue, avatar de son coeur. A son socle un symbole était gravé. Le même que sur son collier et, dans ce socle, on pouvait voir une petite niche, fermée par une porte de bronze ornementée.
Nomin regarda le visage de l'Arwë, ses yeux brillaient, comme émerveillés par cette étrange cathédrale. Il observa longuement son visage, se délectant de la beauté de ses traits, il regarda le dessin de ses lèvres qui avaient l'air si douces, avant de rougir et de se retourner, honteux de son teint écarlate...
Il chuchota tout bas, à lui même, "je t'aime tant..."

Charo observait toujours la singularité des lieux, admirative. Quand Nomin lui expliqua qu’il avait lui-même construit cette immense cathédrale, l’Arwë ne quitta pas la statue des yeux, mais écoutait attentivement le mage. Elle était vraiment impressionnée. Combien de temps avait-il bien pu mettre pour construire tout ça ? Il avait certes eu tout le temps qu’il voulait, à cause de sa malédiction qui rendait sa mort définitive impossible. Cependant, la jeune reine ne pouvait s’empêcher d’admirer la magnificence de l’édifice. Chaque pierre avait été taillée avec de multiples détails qui n’enjolivaient que plus la cathédrale sous-terraine.

*D’ailleurs… On risque pas de finir en manque d’oxygène ici ?* @_@

Charo commençait à paniquer intérieurement. Ils se trouvaient quand même à plusieurs dizaines, peut-être même centaines de mètres de profondeur. L’Arwë ne s’était jamais trouvée aussi loin de l’air et du soleil depuis sa naissance. Elle était habituée aux forêts, aux montagnes, aux plaines, un peu moins aux villes, mais jamais elle n’avait quitté d’aussi loin la terre ferme. Elle se risqua alors, demandant timidement…

« Euh… Ce n’est pas risqué de vivre dans un endroit aussi… profond ? Il n’y a pas de risques d’éboulement, ou de manque d’oxygène ? Tu n’as pas peur… ? »

Nomin expliqua alors la nature de la statue. Charo restait mélancolique à l’égard de cette statue. Celle-ci rappelait à l’Arwë la malédiction du mage, qui ne pouvait que continuer à vivre, malgré la destruction et la mort qui l’entouraient. Au sol était marquée une sorte d’inscription « PaX » qui retint alors l’attention de Charo.

« « PaX » ? Qu’est-ce que ça signifie ? »

Elle était certaine d’avoir déjà vu cette inscription quelque part. Dans ses rêves peut-être, elle ne se rappelait plus exactement où… Cependant, elle n’avait jamais su à quoi cela correspondait. Puis elle posa les yeux sur une sorte de petite porte de bronze qui l’intriguait, aux pieds de la statue. De même, le symbole qui entourait cette petite partie en bronze lui rappelait quelque chose. Et de la même façon, elle ne se souvenait pas où elle avait bien pu le voir. Lorsqu’elle se retourna pour le demander au mage, celui-ci était retourné et venait de murmurer une courte phrase. Charo, qui avait l’ouïe fine, avait bien entendu le murmure, mais l’avait mal interprété. Elle sourit alors à Nomin.

« Moi aussi je l’aime beaucoup cette statue ! Elle est superbe et très émouvante ! » =D

Charo porta alors son attention sur le plafond, qui lui aussi était magnifiquement et minutieusement décoré. Une fois encore, elle était impressionnée.

*Comment a-t-il fait pour monter jusque là haut ? * @_@

L’Arwë s’imagina alors une scène comique où Nomin serait accroché tout en haut d’une échelle haute de plus d’une vingtaine de mètre. Cette image la fit sourire. Son regard descendit alors le long des murs, parcourant les nombreuses colonnes qui soutenaient l’architecture.

« Y a-t-il d’autres pièces reliées à celle-ci ? Tu m’as dit qu’il s’agissait de ta demeure, alors tu dois bien avoir une chambre quelque part ? Ou une cuisine ? Ou un salon… ? Ou je ne sais pas… » =O

Charo imaginait déjà la cuisine en marbre blanc, ou un salon lui aussi en pierre miroitante, ainsi que la froide chambre en cette même matière. A cette pensée, elle eut un frisson dans le dos. Une demeure où tout serait en pierre ! Quelle idée stupide et impensable. L’Arwë commençait à se laisser porter par son imagination, en passant par les meubles en pierre, les outils en pierre, voire même la nourriture en pierre. Elle posa un regard suspicieux sur Nomin. Elle plongea alors dans une profonde réflexion sur les préférences culinaires du mage.

*Non… Ca ne doit pas être possible. Après tout, quand on voyageait ensemble, il mangeait la même chose que nous.*

Cependant, elle finissait par douter de l’alimentation et du mode de vie du mage. Par conséquent, elle ne put s’empêcher de lui demander ouvertement, pour soulager sa perplexité.

« Dis-moi, quels sont tes plats préférés ? » =D

Même si elle tentait de paraître la plus normale possible, comme si la question qu’elle venait de poser était sans arrière-pensée, on pouvait se douter qu’elle avait eu précédemment une réflexion dont la nature était plus que douteuse.

Nomin tomba presque à la renverse devant la naïveté de la jeune Arwë qui avait mal compris sa phrase.

*Au moins elle n'a pas compris, même si elle m'a entendu...*

Il commença à répondre aux interrogations de Charo.

"A cette profondeur tout est taillé dans la roche, ça ne peut pas s'ébouler à moins que tu t'amuses à percer des trous et à les remplir d'explosifs... Et pour l'air, plusieurs pompes en surface injectent de l'air dans un grand réseau qui parcourt les galeries de la grotte. Si tu regardes tu verras des petits trous dans le plafond, ce sont les aérations."

Nomin était heureux de pouvoir expliquer ça à quelqu'un, il se sentait vivant.

"PaX? C'est une inscription qu'on trouve sur les tombes. Les tombes sont des demeures éternelles comme celle-ci. Et la niche contient un livre, un journal que j'ai rédigé pendant plusieurs siècle. Une des rares choses qui a parcouru le temps avec moi sans vraiment changer."

Nomin écouta les interrogations de l'Arwë, elle se demandait où il vivait. Bien sûr elle n'avait vu que les laboratoires et la cathédrale et il ne lui avait pas encore tout montré.

"Oui j'ai bien sur des pièces de vie, on va les voir."

Il l'emporta avec lui au fond de la nef, à droite siègeait une petite porte de bronze. Pendant qu'ils marchaient, l'étrange interrogation de Charo le fit un peu réfléchir.

*Non mais passer d'une cathédrale à la bouffe... franchement elle a du talent...* [nb: ça me rapelle la caro originale ça...]

"Eh bien je n'ai pas de préférence mais je préfère un plat cuisiné avec amour."

Nomin se figea quelques secondes.

*Who la vache je suis en train de devenir normal, avec un coeur et tout!*

Nomin effaça cette phrase en secouant sa tête et entraina Charo dans la porte.
Il y avait un long couloir scindé de néons. Et au fond, encore une porte lourde. Il entra à nouveau des codes sur l'ordinateur et la porte s'ouvrit toujours dans un grondement énorme. Derrière se trouvait à nouveau un ascenseur. Il invita l'Arwë à rentrer. Il sentait bien qu'elle n'aimait pas les ascenseurs, mais 100m à l'échelle c'était quand même dur...
Cet ascenseur était moderne. Il monta un levier, les portes se fermèrent et l'ascenseur se mit à monter rapidement. Au bout de quelques minutes de trajet, il s'immobilisa, les portes s'ouvrirent lentement et un joli couloir decoré se présenta à eux.
Au fond de ce couloir, une énorme porte métalique. Encore une. Il l'ouvrit comme les autres et le sol trembla, comme pour les autres.

"A force on s'habitue."

Nomin l'emporta avec entrain dans un long couloir noir pour arriver à une porte de bois. Il ouvrit cette porte et là se trouvait un joli petit salon. La pièce imitait une maison, des fausses fenêtres eclairées par des néons, une charpente de décoration, les murs en crépis rouge étaient coupés par des poutres donnant un air de maison médiévale. Les murs étaientt en pans de bois, des lanternes à huile étaient éclairées par des petites ampoules, et un feu éternel brûlait dans la fausse cheminé, un feu alimenté par une poche de gaz souterraine. Bien que faux, le feu dégageait la même athmosphère qu'un feu de bois.
Il y avait plusieurs meubles de bois anciens, des bibliothèques, des buffets avec des vitrines remplies de belles assiettes decorées. Au centre de la pièce, une table de chêne massif et six belles chaises.

"Voilà, c'est mon salon. C'est une pièce où je ne travaille jamais, c'est ici que je vis en temps normal."

Au fond, il y avait deux portes côte à côte. Nomin emporta la jeune Arwë dans l'une d'elles, l'ouvrit et alluma la lumière. Là se trouvait la cuisine, en marbre blanc de carar, il y avait des meubles de bois remplis d'aromate , tout marchait au gaz.

"Bon bah la cuisine.. Faudra que je pense à faire des courses..."

Il prit la main de Charo et l'attira dans la seconde porte. Là se présentait un couloir avec quelques peintures accrochées au mur. Il y avait une porte au fond, une à gauche et une plus en recul a droite. Il l'emmena dans celle de droite. Là se trouvaient des machines, des laves linges et plein d'autres choses mécaniques.

"Là c'est les machines qui épurent l'eau, pompent le gaz, font l'éléctricité etc etc. En gros, une salle où tu devrais pas mètre les pieds au risque de te faire mal..."

Il l'amena dans la salle de droite. Là se trouvaient la salle de bains. Les murs étaient en marbre, le sol et le plafond aussi, des insertions de granit faisaient des ornements luxueux. La salle de bains comportait tout ce qu'avait une salle de bains classique, à l'éxeption que la baignoire étai très grande et faisait option jaccuzi.

"Comme tu as pu deviner, la salle de bains..."

Aussitôt dit, il l'emporta dans la dernière pièce, toujour avec son entrain mêlé de joie. Là se trouvait la chambre. Une odeur d'encens se dégageait de cette pièce. Il y avait une grande armoire, plusieurs coffres et un grand lit avec plusieurs rideaux élégament brodés. Tout était en velour rouge, s'accordant avec les murs. L'eclairage doux rendait cette pièce presque somnifère.

"Voilà tu as tout vu, fais comme chez toi."

Nomin regarda l'Arwë et lui adressa un sourire.

[Voilà Papa Lilia c'est fait! Donc je reprends le rp 8D]


Tandis que Nomin lui expliquait de quelle manière la cathédrale avait été rendue vivable, Charo contemplait toujours tantôt le plafond, tantôt les murs, tantôt la statue. Et lorsqu’il parla de son journal, elle porta son regard sur le mage. Elle se doutait que le journal devait contenir plein d’histoires plus intéressantes les unes que les autres. L’évolution de la Terre durant des siècles. Charo avait envie de lire ce journal, de découvrir les passionnantes vies que le mage avait vécues, d’en connaître plus à son sujet, ainsi qu’au sujet de la Terre, une planète qu’elle ne connaissait que très peu.
Soudain, alors que Charo était plongée dans une réflexion qui concernait le contenu que pouvait avoir le journal, Nomin la tira de ses pensées et commença à l’emmener en dehors de la cathédrale. Il répondit alors à la question de Charo quant à ses goûts alimentaires. L’Arwë fut assez étonnée de la réponse.

« Un plat préparé avec amour ? » =O

Elle lui adressa alors un sourire chaleureux. Elle se doutait bien que, sans famille, en vivant seul, il n’avait pas dû goûter à un plat tendrement cuisiné rien que pour lui depuis fort longtemps. Nomin sembla alors figé l’espace d’un instant. Un instant que Charo remarqua sans peine, car elle tenait à nouveau la main de Nomin dans la sienne. Peut-être venait-il de remarquer lui-même à quel point il avait manqué d’affection et d’attention pendant ses années vécues dans sa grotte. Puis ils reprirent la route, croisèrent à nouveau une lourde porte métallique et, au grand malheur de la jeune reine, un autre ascenseur.

*Pauvre de moi…* T^T’

Par la suite, Charo ne prêta plus attention au décor et se contenta de suivre Nomin tel un chaton perdu qui n’avait d’autre choix que de suivre la personne la plus proche afin de retrouver son chemin. Soudain, quand Charo reprit ses esprits, l’atmosphère des lieux avait totalement changé. En effet ils se trouvaient à présent dans une sorte de petit salon très douillet. Cette atmosphère très douce et reposante fit sourire tendrement la jeune Arwë. C’est alors que Nomin tira à nouveau Charo, et l’emmena dans une salle qui n’était autre qu’une cuisine telle que Charo se l’était imaginée quelques temps plus tôt, lorsqu’elle était plongée dans des fantasmes complètement déroutants.

*J’en étais sûre !! Une cuisine en marbre blanc !! En fait, je suis persuadée que même s’il le cache, il a déjà goûté aux cailloux !* >=O

Cette pensée était irrévocablement absurde, et pourtant Charo semblait y croire du comme fer et fronçait légèrement les sourcils, preuve d’une perplexité. Cependant, elle ne put continuer à vagabonder à travers ses pensées, car elle fut à nouveau tirée et amenée dans une salle pour le moins étrange et plutôt bruyante. Les oreilles à l’ouïe fine de l’Arwë commençaient à siffler quand le mage l’attira dans une salle de bains moderne et luxueuse. Puis finalement, elle se laissa emporter dans une chambre où régnait une atmosphère apaisante ainsi qu’une odeur enivrante. Nomin déclara alors à l’Arwë que la visite complète des pièces de vie était terminée. Cependant celle-ci était quelque peu secouée et désorientée. Elle murmura vaguement…

« … Vu quoi… ?.... » @_@

La visite avait été bien rapide. Jamais Charo ne pourrait retrouver les pièces précédemment visitée. Elle reprit alors ses esprits et déclara à Nomin d’un ton enjoué.

« C’est très joli chez toi ! C’est luxueux et moderne aussi ! J’aime beaucoup ! » =D

Elle prit alors un air timide.

« En revanche, je ne pourrais pas faire « comme chez moi » étant donné que ce n’est pas le cas et que… »

Elle avoua alors, confuse et rougissant légèrement, tête baissée.

« …que je ne saurais pas retrouver les pièces qu’on a visitées… »

Nomin souria en entendant Charo perdue. Il la regarda longuement, attendri devant cette innocence.
Il prit sa main avec douceur et l'attira dans le salon, ils marchèrent lentement. Nomin ferma les yeux quelques secondes en pensant à tout ce qui s'était passé ces derniers temps. Leurs pas résonnaient lentement. Nomin ouvrit la porte, puis ils entrèrent dans le salon. La lumière dorée des flammes du feu se reflètaient sur le sol brillant.
Il s'arrêta, toujours en tenant la main de l'Arwë, si chère à son coeur.
Le feu crépitait un peu. Il restèrent quelques longues secondes au milieu de la pièce, à la lueur vacillante des flammes.
Nomin repassa en revue au fond de lui ces derniers mois passés en la compagnie de Charo. Ces derniers mois avaient été remplis d'aventures, de sentiments, et de bonheur. Il se rendit compte, terrifié, que jamais il ne pourrait se séparer de Charo. Mais leur différence de rang social était telle que n'importe qui de sensé se serait rendu compte que cela serait impossible. Mais lui avait perdu tout sens dans sa vie, tout pour lui paraissait éphémère et futile. Mais, cet étrange sentiment venait de réduire tout son code de vie à néan.
Il serra la main de Charo. Tout était sans espoir, un désespoir éternel.
Il se retourna face à elle, les yeux pleins de larmes, il lui lâcha la main et lui adressa un sourire, de joie mêlée de peine.

"Je t'aime"

Il regarda le sol, comme attendant un châtiment tel un prisonnier de guerre attendant son éxécution. Son coeur était serré. La lumière dorée fit briller les larmes qui s'écoulèrent par terre.

Nomin sourit lorsque Charo lui avoua qu’elle ne se retrouverait jamais dans cette trop grande demeure. Cela fit rougir de honte la pauvre Arwë qui faisait de plus en plus penser à un petit chaton égaré. De plus, le mage la regardait fixement, ce qui renforçait sa gêne.
C’est alors qu’il lui prit la main et commença à l’emmener de nouveau. Les pas résonnaient dans les couloirs. Un silence pesant régnait. Un silence qui rendait l’Arwë plutôt nerveuse. Elle sentait une sorte de bouleversement dans l’esprit de Nomin qui se trouvait juste à coté d’elle. Dans la main qu’elle serrait, elle sentait des palpitations, signe d’une certaine nervosité voire confusion chez le mage. Ils entrèrent alors dans le salon douillet. A partir de ce moment, Nomin se détourna de l’Arwë qui semblait inquiète, mais ne lâcha point sa main. Il la serra alors un peu plus. Charo observait fixement Nomin. Ses yeux cristallins, où brillait une certaine inquiétude, fixaient sans relâche le mage qui semblait confus et triste.
Soudain, il se retourna en lâchant la main de l’Arwë. Il avait les larmes aux yeux. L’inquiétude de Charo ne fit que croître. Il lui adressa alors un sourire. Le mage semblait à la fois peiné et peut-être un peu joyeux.
Les mots qu’il prononça serrèrent le cœur de Charo, tant qu’elle posa sa main sur sa poitrine. Elle baissa légèrement la tête et ses joues commencèrent à rosir.

*Mais…*

Lorsqu’elle reposa ses yeux sur le mage, elle vit que celui-ci avait baissé la tête, et que ses larmes coulaient sur le sol. L’Arwë lui fit alors un sourire radieux.

« Pourquoi tu pleures ? »

Charo releva la tête de Nomin à l’aide de son index, puis avec son pouce elle essuya une larme qui coulait sur la joue du mage. Elle lui dit alors, gardant son sourire.

« Ne pleure pas. »

Sa voix était rassurante et douce. Charo lui demanda alors, un peu confuse elle-même.

« Tu sais, ça me fait très plaisir mais… Pourquoi tu te mets dans des états pareils en m’annonçant une telle chose ? »

L’Arwë regardait les yeux de Nomin étincelants à cause des larmes et de la lumière du feu. Elle se sentait gênée. Il s’agissait de la première fois qu’on lui faisait une telle déclaration et elle ne savait pas exactement comment réagir. Cependant, elle ne pouvait rester de marbre devant les larmes du mage. Elle s’approcha alors de lui, se mit sur la pointe des pieds et lui donna un baiser au front. Elle se recula alors et lui fit un sourire.

« Ne pleure plus. D’accord ? »

Nomin fut un peu étonné de la réponse de l'Arwë. Le doux baiser qu'elle déposa sur son front étonna un peu le mage qui était déjà désemparé.
Cela ne le troubla pas dans le mauvais sens du terme. Il sourit, le visage rempli de larmes puis il scruta le feu, l'air pensif.
Il n'arrêta pas de réfléchir à la question de Charo, il chercha au plus profond de lui, les raisons qui faisaient couler ses larmes. Les flammes éclairaient son visage, et son ombre se dessinait sur les murs.

«Regarde moi, je suis un mage faible , maudit , marginalisé. Ces derniers mois j'ai beaucoup voyagé avec toi. J'ai appris à te connaître puis , je t'ai aimée. J'étais heureux, de parcourir le monde à tes côtés, partager chaque moment avec toi. A présent, je reviens en ce lieu. Empli de fatalité, ce bâtiment ne fait que me rappeler la dur réalité que je m'étais cachée. Je pensais pouvoir être avec toi pour toujours, être heureux à jamais à tes côtés. Mais je ne faisais que me bercer d'illusions.
Je m'en veux d'avoir été assez bête pour penser que tu voudrais de moi, tu es une reine, moi je ne suis rien. Personne ne me connait, je n'ai pas de place dans le système stéréotypé de ce monde.
En fait, je ne suis rien, je suis juste une ombre bannie. Il est temps que j'arrête de me mentir. Je pleure car la realité se révèle en fin de compte trop amère quand on a goûté au bonheur. L'aube ne se lèvera jamais. Je t'aime, plus que tout. Mais tout cela n'est que rêve déchu, j'aurais dû me rendre compte que tout ça était sans avenir. Je pleure de retourner à ma vie rythmée par le fatalisme. Mon cœur était devenu de pierre. Mais à présent, que j'ai connu le bonheur, que j'ai connu l'espoir, les rêves, l'insouciance, et l'amour, je me rends compte que je ne peux plus revenir en arrière.
Je ne peux pas vivre, et je ne peux pas mourir, en réalité je suis pareil à une pierre : je contemple.»

Nomin s'écroula à genoux, les larmes coulaient de ses yeux, cristallines et luisantes. Il n'avait qu'une envie : mourir. Il sentait son cœur exploser.

Charo écouta patiemment les propos de Nomin, quelque peu étonnée. Lorsqu'il eut fini, il tomba à genoux. La jeune reine fit un sourire chaleureux et rassurant en posant sa main sur son épaule. Elle s'assit alors par terre.

"Tu crois que le fait d'être un simple mage t'empêchera d'aimer une reine? Tu te trompes."

Elle ajouta, confiante.

"Et aussi, je te promets qu'on brisera ta malédiction." ^^

L'Arwë était assise face au mage et le regardait douceureusement.

"Tout ira bien, je te le promets." ^^

Elle replaça queques mèches de Nomin et lui fit un sourire.
Soudain, on entendit un grommellement. Charo mit alors sa main su son ventre et commença à rougir. Son estomac criait famine. Elle dit alors, gènée.

"Désolée.." ///^.^'///

Les douces paroles de Charo réconfortèrent Nomin et réchauffèrent son coeur, comme on se réchauffe près d'un feu une journée d'hiver.
Chacun des mots prononcés par l'Arwë résonnait dans sa tête. Le temps paraissait ralentir. Ses pensées s'embrouillaient et tout devenait chaos dans son esprit.

"J'ai le droit de t'aimer mais rien ne sera possible entre nous.. C'est un amour à sens unique, voué à l'échec."

Toute la fatalité du monde semblait s'écrouler sur ses épaules, il était effondré.
La douce voix de Charo semblait cependant rendre moins lourd à porter le poids de l'immortalité.

"L'éternité ne me gène pas, si je la passe avec toi."

Tout cela n'avait duré que trop longtemps, il ne rêvait que d'être emporté par la mort, emporté par le vent, entre le ciel et les étoiles. Nomin souria légèrement quand Charo exprima sa faim par le biais d'un des organes le plus important pour elle : l'estomac.
Il la regarda, et, en essuyant les larmes qui ne cessaient de couler, lui dit;

"Tu veux qu'on se fasse à manger? Il reste des ingredients congelés ou en conserve, on devrait bien trouver quelque chose de bon."

Nomin se leva, mais une terrible envie de se jeter dans les bras de Charo le prit, si irrésistible qu'il se laissa aller.
Il prit l'Arwë dans ses bras et se blotit contre elle, pareil à un enfant qui se blotit contre une peluche.

Lorsque Nomin parla d’amour à sens unique, le cœur de Charo se serra. Elle se sentait profondément responsable et culpabilisait d’être la cause de l’état du mage. Elle baissa la tête, désolée. Les paroles de Nomin lui allait droit au cœur, aussi sensible soit-il.
Quand son estomac cria famine, Nomin lui proposa d’aller manger quelque chose. Elle se redressa et répondit, gênée.

" Oui, avec plaisir, excuse-moi… "

*Je me demande si après tant de temps, des aliments en boîte, ou même congelés, ont pu survivre.*

Alors qu’elle songeait à cela, Nomin la prit soudainement dans ses bras, l’enlaçant tendrement. Charo fut étonnée, mais ne tarda pas à caresser les cheveux du mage afin de le réconforter, telle une mère protectrice qui séchait les larmes de son enfant. Elle lui murmura alors, d’une voix rassurante.

" Ca va aller, ne t’inquiète pas… "

Charo s’éloigna alors peu à peu de lui et le prit par la main, lui souriant chaleureusement.

" On y va ? Mon estomac crie famine et commence à gronder. Il est plutôt irascible… "

Elle ria quelque peu puis commença à retourner dans la cuisine avec Nomin qu’elle tenait toujours par la main. Elle commença alors à fouiller dans la salle à la recherche des ingrédients.

" Excuse-moi, ça te dérange si je fouille ? Je vais te cuisiner quelque chose si tu veux. " ^^

Elle commença alors son petit ménage et une atmosphère chaleureuse ne tarda pas à se faire sentir. Un doux fumet se dissipait dans la salle. Contrairement à Sheena, Charo était un vrai cordon bleu qui savait faire de grandes cuisines à partir d’un rien. En effet, tout ce que Sheena connaissait, c’était la viande à la broche tout au mieux, ou tout simplement de la viande crue et encore saignante. Sheena n’était pas très difficile concernant la nourriture, elle pouvait parfaitement se nourrir tel un animal sauvage, mais elle appréciait surtout les plats préparés avec amour et passion par sa jumelle. Tout comme Charo préparait un repas avec autant de passion qu’à son habitude, avec ce qu’elle avait trouvé dans la cuisine de Nomin. Elle se retourna malgré sa concentration sur ses actions, pour parler à Nomin.

" Excuse-moi, j’ai une façon assez particulière de cuisiner, j’espère que tu vas aimer."

Charo tenait cette façon de cuisiner par sa mère. Le but en tant que prêtresse de cuisiner des plats aussi parfaits et savoureux, était de pouvoir faire goûter un poison mortel à n’importe qui sans qu’il ne s’en aperçoive, ni par l’odeur ni par le goût, et complètement indécelable par les lycans. Cependant, Charo aimait à cuisiner pour les gens qu’elle appréciait.
Afin de pouvoir cuisiner proprement et plus facilement, Charo avait attaché ses longs cheveux blonds avec une sorte de pince. Les cheveux ainsi attachés remontaient vers le haut de son crâne et retombait gracieusement le long de ses épaules. En effet, même attachés avec une pince, les cheveux de l’Arwë étaient trop longs pour être attachés en totalité. Ce qui donnait pourtant un certain charme.
Tout en cuisinant, la jeune reine gardait un sourire chaleureux.

Nomin ne s'était jamais laissé aller à ce genre de choses. La douceur de Charo réconforta le mage. Finalement, un sourire se dessina sur ses lèvres. Peut-être avait-il une chance, le monde était assez fou pour cela. De plus, dans ce monde souterrain, rois et reines n'existaient pas. Isolé par la roche, le temps semblait s'arrêter sous les arcs de pierre luisante.
Tout ce qui faisait la vanité des êtres vivants, les chaînes de hiérarchie n'existaient pas à plusieurs centaines de mètres sous la roche.
Il se laissa emporter dans la cuisine par une Arwë affamée. Les aliments étaient stockés à des températures extrêmes. Ils étaient comestibles plusieurs années. De plus, la cuisine était désinfectée automatiquement toutes les nuits. Charo commença à cuisiner sous les yeux sceptiques de Nomin.

*Pourquoi diable ne se souvient-elle QUE de la position de la cuisine...*

Nomin se sentait bizarre, l'atmosphère que dégageait cette pièce était réconfortante, différente de ces dernières centaines d'années. Il regardait Charo faire à manger, émerveillé par sa beauté.
Il entreprit de mettre le couvert dans le salon. Il alluma les lampes à huile, ne voulant pas de la lumière agressante des néons, et prit deux belles assiettes élégament peintes, deux verres de cristal et des couverts d'argent. Il prit aussi une bouteille de vin et un chandelier.

*Pas sûr que c'est une bonne idée l'alcool... Bon, au pire, je l'assome et je la mets au dodo..."

Il repartit dans la cuisine, inspecta les jauges de pression de gaz, appuya sur quelques boutons et regarda longuement Charo, émerveillé par sa grâce. Il prit la jeune Arwë par la taille et déposa un doux baiser sur sa chevelure blonde, en prononcant à son oreille ce simple mot, "Merci". Il s'écarta, retint quelques larmes et demanda à l'Arwë ce qu'il pouvait faire pour l'aider.
Il aurait voulu vivre éternellement ainsi, avec elle.

"Je t'aime , à la folie."

Charo n'avait pas même remarqué que Nomin avait quitté la pièce. Concentrée dans ses gestes et dans le dosage précis ainsi que dans le temps de cuisson de chaque aliment, elle ne prenait pas conscience du monde qui l’entourait. Elle était justement dans son petit monde, un monde rempli de divers aliments tous plus savoureux les uns que les autres. Parfois, c’était à en faire peur…
Ainsi, elle ne remarqua et n’entendit pas Nomin s’approcher d’elle. Cependant, lorsqu’elle sentit les mains du mage se poser sur elle, elle sursauta et, par réflexe, se retourna et frappa violemment le mage avec une poêle encore brûlante en hurlant ;

« AAH !! ARRIERE VILE CREATURE REPOUSSANTE !!! » >O<’

Elle ne se rendit compte qu’après le coup donné qu’il s’agissait en fait du pauvre mage… Elle se précipita vers lui, navrée et confuse.

« Ah ! Je suis désolée ! Excuse-moi je ne t’avais pas reconnu ! J’ai cru que tu étais un monstre qui essayait de me manger… » -><-

Elle posa sa main là où elle avait malencontreusement frappé Nomin, l’ayant confondu avec un monstre sous l’étonnement. Elle le soigna alors en quelques secondes.

« Je suis vraiment navrée, j’ai été surprise alors… Par réflexe…»

Elle l’aida à se relever et le convia à aller l’attendre au salon le temps qu’elle finisse le repas.
En effet, à peine quelques minutes plus tard, Charo arriva dans le salon et posa les plats sur la table. Un doux fumet s’en échappait. De la viande bien cuite et assaisonnée accompagnée d’une sauce savoureuse, ainsi que des légumes délicatement cuits et eux aussi parfaitement assaisonnés. Elle déclara alors, gènée.

« Excuse-moi de t’avoir fait attendre, et encore désolée pour tout à l’heure… J’espère que ce repas va te le faire oublier… » ^^’

Nomin fut retourné par le coup que lui mit Charo. Bien sûr, c'était assez douloureux, mais au delà de çela, c'était plutôt cruel. Certes, elle n'avait pas fait exprès, ce qui rendait la scène assez burlesque.
Nomin regagna le salon, encore un peu choqué à la vue de la poêle qui s'était abattue sur son front, une poêle brûlante qui plus est. Les chandelles se consumaient lentement, les flammes oscillantes des lampes produisaient une lumière tamisée reposante.
Charo apporta alors les plats en s'excusant. Nomin rigola un peu et lui dit tendrement ;

" Ne t'inquiète pas c'est pas grave, assieds-toi. "

Les couverts étaient placés face à face dans la largeur de la table , évitant ainsi un vide de 6 places entre eux. L'odeur des plats était alléchante. Nomin prit alors l'assiette de son aimée et la servit.

*Mouais bon, on va lui mettre la dose quand même. Après tout, son estomac est plus profond que cette grotte.*

Il la servit copieusement, ne doutant pas une seule seconde qu'elle ne réussirait pas à finir son assiette. Il se servit à son tour, mais bien sûr moins qu'elle, puisque lui était normalement constitué et n'avait pas un estomac dont la contenance se calculait en mètres cube.
Après quelques minutes, le grondement des machines se tut pour ne laisser que le crepitement du feu. L'atmosphere était réconfortante, reposante, le monde semblait s'arrêter de tourner dans cette pièce.
Il regarda longuement Charo qui, elle, par contre, ne relevait pas le nez de son assiette.

*Je me demande où elle met tout ce qu'elle mange, elle est si fine. Je parie qu'en fait elle a un broyeur à la place de l'estomac...*

Nomin attendit que Charo finît de manger. Enfin son estomac ne gronderait plus aussi fort que les verins hydroliques des portes de la grotte.
Il observa ses yeux, son doux regard caressant. Il ne savait pas trop quoi dire. A vrai dire, c'était la première fois depuis longtemps qu'il mangeait en tête à tête avec quelqu'un, et surtout avec quelqu'un qu'il aimait.
Il inspecta rapidement la salle, comme cherchant une idée, mais rien de bien inspirant ne se trouvait dans la salle. La seule chose qui sortait du commun était l'épée accrochée au mur. Epée qu'il possédait du temps où il avait été maudit.
Son passé trouble ressurgit alors dans son esprit, un passé de tueur. Mais, contrairement à ces dernière centaines d'années, il chassa toutes ces mauvaises pensées. Nomin regarda Charo et lui sourit radieusement.

"Alors, ça va mieux? Tu veux un peu de vin?"

Sur ces mots, il servit Charo d'un petit verre de vin, cependant soucieux du fait que, elle et l'alcool ne faisaient pas forcément bon ménage...

Heureusement, Nomin ne semblait pas en colère contre elle quant à la poêle avec laquelle elle lui avait donné un coup violent. Elle s'assit et observa Nomin servir. Il avait visiblement servi l'Arwë d'une quantité titanesque de nourriture. Charo en resta muette de stupeur.

* Mais... Je n'arriverai jamais à tout finir! * ><

Elle fit un sourire gêné mais entama le repas en même temps que son commensal. Intimidée malgré tout, elle gardait la tête baissée, le nez dans son assiette. C'est alors que Nomin lui demanda avec une certaine ironie si son estomac était rassasié. Elle rougit et ne releva pas la tête, laissant seulement échapper un petit "oui". Puis, il lui demanda si elle voulait du vin, elle releva brusquement la tête et, à peine allait-elle ouvrir la bouche pour répondre que Nomin la servit. Sa bouche était ouvert et gardait une forme de O, de stupéfaction. Elle referma alors ses lèvres et fit un lèger sourire.
Elle aurait voulu répondre "non", cependant il était trop tard : son verre en cristal était déjà plein de ce liquide rouge. Elle prit alors son verre de manière indécise. Elle appréhendait le goût de cette boisson dont l'odeur était si particulière. Elle avait pour souvenir que Sheena en buvait souvent et doutait donc du contenu. Néanmoins, il aurait été impoli de ne point goûter à ce que l'on venait de lui servir, et elle ne pouvait se résigner à catégoriquement refuser de boire, car cela aurait été d'autant plus impoli.
Elle prit alors son courage à deux mains et posa ses lèvres sur le verre. Elle ferma les yeux et laissa une légère quantité de boisson couler dans sa bouche. Elle avala quelques secondes après en ouvrant ses yeux.

* Amer... *

L'Arwë sourit légèrement, gênée par l'attention que portait Nomin sur elle, l'observant goûter le vin pour la première fois. Elle n'avait guère apprécié le goût. Cependant, elle n'oserait le dire. Elle bafouilla alors timidement, baissant les yeux. Ses joues commençaient à rosir.

" Euh... Eh bien.. C'est sucré au début, mais un peu amer lorsque l'on avale... C'est étrange... "

Elle releva la tête, et se précipita à déclarer, de peur que Nomin ne le prît mal.

" C'est parce que c'est la première fois que j'en bois! Mais c'est bon! " ><

Charo baissa les yeux et commença alors à tapoter le verre en cristal de son index, nerveusement. Elle déclara alors, mélancolique.

"Je... Je n'ai plus faim..."

* Je suis nulle, j'ai dû le vexer... Je n'aurais pas du dire ça... *

" Désolée... "

Nomin regarda Charo hésiter devant son verre. Il n'y prêta pas plus attention que ça. Néanmoins, quand elle émit son opinion sur le contenu du verre, il déclara avec un grand sourire.

" Tu as le droit de ne pas aimer. Si tu n'en veux pas, ne le bois pas. Surtout ne te force pas à le boire si tu n'aimes pas. "

Il regarda Charo avec des yeux remplis de bienveillance. Quand il vit qu'elle ne finirait pas son assiette, il se dit alors qu'en faits elle était peut-être normale, à la différence d'être très expressive au niveau de son ventre.

" Si tu n'as plus faim, ne finis pas, ne te force pas. Ce n'est pas grave. "

Nomin essayait de la rassurer, il la sentait gênée, même s'il n'y avait pas lieu de l'être. Il réfléchit alors à comment détendre l'atmosphère.

" Si tu veux autre chose à boire, regarde dans l'armoire et prends ce qui te plait. "

Il désigna du doigt une armoire assez impressionnante en ébène élégamment décorée. Dans cette armorie se trouvait une centaine d'alcools différents, ainsi que différentes boissons qui pouvaient se conserver assez longtemps comme de la limonade ou des sodas. L'armoire étant réfrigèrée, son contenu était resté potable.
A ces mots, il commença à débarasser la table, vider les plats, mettre dans le lave vaisselle les couverts, nettoyer la table, tout ce que l'on fait habituellement. Après , il retourna dans le salon et dit à Charo, avec un sourire ;

" Tu veux faire quoi ? Parler un peu, regarder un film ? Je pense qu'on devrait rester dormir ici car sous terre tu n'as pas vu le temps passer, mais il est déjà 22h "

En effet, la fausse lumière et la profondeur de la grotte trompaient la perception du temps, et la nuit était déjà entamée en surface.

Charo, qui était dans une profonde mélancolie à ce moment là, sursauta aux paroles de Nomin. Elle ne s'attendait pas du tout à ce qu'il lui répondît simplement de ne pas boire si la boisson n’était pas à sa convenance. Ses joues rosirent une nouvelle fois et, avant qu’elle n'eût repris complètement ses esprits, Nomin était déjà en train de débarrasser la table. Charo allait se lever pour l’aider, cependant elle se prit les pieds dans la chaise et tomba platement sur le sol. Elle resta ainsi plusieurs secondes, les bras en l’air, les jambes entortillées. Fort heureusement pour elle, Nomin était d'ores et déjà dans la cuisine et ne pouvait voir ce pitoyable spectacle. A moins qu’il eût entendu le bruit de la chute, l’Arwë espérait fortement que sa maladresse passerait inaperçu.
En attendant son retour, la jeune reine avait le nez dans l’armoire que lui avait indiquée son hôte. Elle observait les différentes boissons qui s’y trouvaient. Elle reconnut aussitôt sa préférée : la limonade. Enfin, sa boisson préférée était en fait ce mélange de limonade et de sirop de grenadine que les humains appelaient « diabolo grenadine ». Boisson qu’elle avait par ailleurs découverte sur Terre. Elle chercha donc désespérément une bouteille de sirop, mais ne trouva que quelques fortes ressemblances qui s’avéraient être du vin ou d’autres boissons plus ou moins alcoolisées. Jusqu’à ce que, trouvant un parfait sosie de sa bouteille de sirop de grenadine, l’Arwë éclata de joie, intérieurement. La bouteille était bien rouge, et l’étiquette, bien qu’un peu érodée, représentait divers fruits tels que les fraises, les mûres, les groseilles et le cassis. Par conséquent, elle ne douta plus une seconde et prit en main ses précieuses bouteilles. Elle mélangea les deux dans un grand verre qu’elle avait trouvé Dieu sait où. Cependant, malgré la ressemblance, Charo ne connaissait pas la véritable nature de cette mystérieuse boisson écarlate qu’elle avait trouvée. Néanmoins, elle ne s’en souciait pas plus que ça.
Nomin revint alors et lui proposa de parler ou bien regarder un film avant d’aller dormir étant donnée l’heure.

« Un film? Qu’est-ce que c’est? » =O

*Ça se mange? Non… Regarder de la nourriture serait ridicule.*

Malgré les nombreuses fois où Charo était venue sur Terre, elle ne s’était jamais attardée sur les médias. Dans les autres mondes, les cinémas, films, photographies et radios n’existaient pas. Sur certains points, Magic était encore à une époque moyenâgeuse. Cependant, les médias ne serviraient point les populations dont les principales préoccupations étaient tout d’abord de vivre, et ensuite d’échapper aux monstres et aux guerres.
L’Arwë, qui ignorait ce que pouvait bien être un « film », laissa croître sa curiosité et prit les mains de Nomin, enjouée, avant de s’exclamer.

« Oui, regardons un film !! » =D

Le regard de Charo se balada dans toute la pièce, cherchant ce qui pouvait bien correspondre au « film ». Elle fit alors un sourire innocent au mage, attendant ses explications.

Quand Nomin rentra dans le salon, il vit Charo une bouteille de liqueur à la main et assez sceptique sur son contenu. Il ne s'attarda guère à spéculer sur cette bouteille. Après tout, il était logique qu'elle prendrait ça : c'est sucré.
Il fut un peu étonné par la question assez bête de Charo. Il réfléchit quelques minutes à comment il pouvait expliquer ce dont il s'agissait, avant qu'elle ne déclare vouloir en regarder un.
Néanmoins, il devait avant tout lui expliquer, même si elle s'était mise en quête de découvrir ce que c'était, car conaissant ses centres d'intérêt, il savait qu'elle pouvait penser que cela se mangeait.
Bien sûr, il n'y avait pas de téléviseur dans le salon, car étant donnée la décoration mediévale, cela aurait fait tache. Il invita alors l'Arwë à se rendre dans la chambre. Là il appuya sur un bouton et un projecteur s'alluma, projetant une image claire et nette sur un pan de mur face au lit, faisant ainsi écran géant. Le projecteur était caché, et les enceintes étaient disposées dans le mur de façon à ne pas être visibles.
Il se tourna vers Charo et entama son explication ;

" Un film , c'est une histoire racontée avec des images et du son. Tu as des films différents comme tu as des histoires différentes, tu vas voir. "

Il sélectionna sur l'écran des dossiers et sous dossiers informatiques, avant de lancer le film. Il avait choisi un film fantastique, rempli de féérie et d'amour. Il s'assit sur le lit, et invita son aimée à s'asseoir à ses cotés. Il lui dit alors, avec un sourire ;

" Regarde, écoute, tu vas sûrement aimer. "

Nomin ne répondit pas à sa question et commença directement à l’emmener elle ne savait où. Alors, elle prit à bouts de doigts son verre où elle avait mélangé de la limonade et ce qu’elle croyait être du sirop, il aurait été bête d’abandonner sa boisson sans pouvoir y goûter. Elle était totalement concentrée sur le contenu de son verre, elle tentait de ne faire tomber aucune goutte par terre en marchant. Par conséquent, elle ne prenait pas attention au décor et vacillait parfois dangereusement afin de ne pas percuter un meuble ou un mur. Finalement, ils arrivèrent dans la chambre du mage. L’Arwë était à la fois étonnée, gênée et honorée d’être invitée à pénétrer dans un endroit aussi intime qu’une chambre. Son regard balaya la pièce. Elle semblait confortable, douillette. Sentant la fatigue la prendre peu à peu, elle avait bien envie de se blottir dans ce lit aux couvertures chaudes et douces et dormir. Cependant, elle ne l’oserait pas, car cela aurait été bien impoli. Pendant que Nomin mettait en place l’écran et le film, l’Arwë goûta sa boisson. Elle adora particulièrement le goût, il était différent de d’habitude, plus sucré. Elle eut un sourire de satisfaction. Finalement, ils s’installèrent tout deux sur le lit et commencèrent à regarder le film. Charo appréciait ledit film qui lui rappelait ses aventures dans la forêt enchantée lorsqu’elle était enfant.
Peu à peu, le sommeil s’emparait de l’Arwë qui tomba à la renverse et s’effondra sur le sol. Ceci la réveilla sur le coup. Elle se roula sur le sol en gémissant. Subitement, elle se releva avec un grand sourire et en affirmant.

« Je vais bien!! » =D

Elle se rassit alors mollement sur le lit. Et, finalement, elle s’endormit en boule tel un chaton, entourée de douces et chaudes couvertures. Sans s’en rendre compte, elle prit le bras de Nomin et commença à lui sucer le pouce. Dans son sommeil, elle semblait ronronner doucement.

Dans son sommeil, Charo avait un léger sourire sur les lèvres. Elle semblait apaisée, comme si la paix régnait et que rien ni personne n’aurait le pouvoir de perturber cette délicieuse félicité.
Elle fit alors un rêve étrange, voire même ridicule. Elle se trouvait dans une petite pièce, avec des tuyaux partout. Alors qu’elle allait lever la voix pour demander où elle se trouvait, des tiroirs s’ouvrirent. Et à chaque mot qu’elle prononçait, un tiroir s’ouvrait. Parfois, d’autres se fermaient. Elle se mit alors à chercher les mots qui permettraient à tous les tiroirs de se fermer.
Malgré le fait qu’il ne s’agissait que d’un rêve, on pouvait entendre Charo murmurer des mots dans son sommeil. Et même, il arrivait que certains de ces murmures ne fussent que des bafouillages.

« Moineau… Ange… Illusion… Lapin… Nyah…… Azgaga… Corbillon… Dimanche…. Pervers… Bfaguuu….. Mou… Moumou… Mouche…. Mia… Minou… Minou minou… Miaouuu… »

Soudain, elle se leva brusquement, bras droit levé vers le ciel, en disant ;

« Tarte au chocolat !!! »

Elle retomba alors lourdement sur le lit. Ou plutôt… Sur le ventre de Nomin.

« J’aime le chocolat…. »

Ce fut la dernière péripétie de cette longue nuit.
Le lendemain matin, elle se réveilla et s’étira tel un chat. Elle s’assit alors sur le lit et se mit à bailler, la main devant la bouche. Elle frotta un petit instant ses yeux, les mains semblables à des pattes, puis les ouvrit. Ses pupilles se rétractèrent et laissèrent apparaître la magnifique couleur cyan de ses iris.

« Nyah.. ? »

Charo se réveilla sur Nomin et se redressa, découvrant ainsi Nomin, qui se réveilla aussi immédiatement. Il regarda Charo se reveiller, lui-même encore à moitié endormi. La vision idyllique des yeux de l'Arwë lui fit s'afficher un doux sourire sur son visage pâle. Un jour qui aurait pu être banal ne l'est plus. Il aurait aimé vivre éternellement ainsi. La voir tous les matins se réveiller, être auprès d'elle pour toujours.
Le calme de la pièce aurait pu le rendormir si Charo n'avait pas été pas si fascinante. Il se redressa à son tour, à côté de son aimée. Il savait que ce n'était qu'un rêve qui allait encore voler en éclats. Mais, lassé de faire la guerre à lui meme, il décida de juste profiter de l'instant présent. Il prit la plus douce des voix et dit ;

"Bonjour, bien dormi?"

Simples mots, simple phrase, mais grand symbole que de pouvoir dire ça. Nomin la regarda avec des yeux remplis de bonheur.